Historique

L'histoire de l'Helvétia s'inscrit indissociablement comme l'image d'un reflet dans celle de sa commune d'originie, Isérables.

En ce temps là, c’était en 1904, les tirs obligatoires, chez les Bedjuis, se déroulaient au Plantorny. Est-ce la musique perçante des balles ou le chant tranquille de la Faraz toute proche, ou les deux ensembles, qui, ce matin de printemps firent rêver de fanfare nos citoyens-soldats-tireurs ? C’est lors de ces compétitions de l’homme à l’arbalète qu’un groupe de citoyens et de jeunes, animés de bons sentiments, décidèrent de défendre résolument l’art musical dans une neutralité politiques. Quelques amis, une idée lancée comme une balle, écoutée comme une chanson, … de l’enthousiasme… Avec les difficultés que l’on devine, cet esprit progressiste se développa si bien que le 8 avril 1906 la constitution officielle, sous le nom évocateur d’Helvétia eut lieu définitivement.

Le 8 avril 1906 naissait l’Helvétia : par rang d’ancienneté, elle occupe le dixième de la Fédération. Le courage, qualité caractéristique du montagnard, fut la devise sereine de nos vaillants pionniers musiciens et membres fondateurs dont nous citons, ci-après, le tableau d’honneur :

Au comité : - M. Théodule Monnet, président - M. Joseph Lambiel, vice-président - M. Josué Favre, secrétaire-caissier.

Tout au long de son existence, l’Helvétia vécut des étapes mouvementées : nous nous bornerons à vous narrer les péripéties essentielles. Les premiers pas de notre fanfare s’effectuèrent dans une ambiance chaleureuse et amicale. L’esprit pacifique l’animant ne dut être toutefois qu’un feu de paille car à partir de 1905 déjà les jeunesses conservatrices cherchèrent à convaincre de leurs idées quelques éléments du village. Deux ans plus tard, la politique prit corps et créa indubitablement des dissensions. On voulut activement orienter la fanfare sous une étiquette déterminée : association conservatrice. Un noyau, épris d’un idéal démocratique réagit vigoureusement et dirigea la société vers une appartenance radicale. On incita les membres à faire preuve de compréhension et d’union, mais ce fut peine perdue et la scission eut lieu. Période délicate : diminution sensible de l’effectif, état précaire de la caisse. Malgré tout, les radicaux, animés d’un beau courage, sortirent victorieux et poursuivirent seuls la tradition avec un nombre suffisant de membres dévoués. Décontenancés de constater un tel dynamisme chez leurs adversaires, les conservateurs tentèrent avec acharnement de détruire le gain fructueux parmi les fidèles musiciens. Leur tactique de démolition tourna à leur entière confusion, car la jeunesse, encore indécise de cette époque, fut bien vite au courant de la situation et donna une main solidaire à la société méritoire.

Dès 1907, à l’amitié du départ se mêla la politique, comme dans beaucoup de nos fanfares. L’Helvétia se décanta, s’amenuisa quant aux effectifs, et se retrouva « libérale-radicale »…

8 mai 1910 : Organisation de l’unique festival à Isérables des Fanfares villageoises du Centre. Admise dans la Fédération des fanfares villageoises en 1906, l’Helvétia assista avec l’allégresse d’une jeune reine, le 12 mai 1907, au Festival de Charrat. Trois ans plus tard, on lui confia la tâche d’organiser le festival. Ce fut le 8 mai 1910 qu’Isérables vit pour la première fois une telle manifestation : fête grandiose pour notre village haut perché, de laquelle bien des participants ont gardé un souvenir vivant… Cette fête de circonstance rapporta à la société organisatrice, la somme modique de Fr. 173.45

10 mai 1931 2ème festival de l’Helvétia à Saxon Le second festival se déroula à Saxon sous les auspices de la Concordia. Etant donné les difficultés que représentait l’organisation d’un festival à Isérables (le texte précité l’indique !) Cette fête fut confiée à nos amis saxonnains pour le compte de l’Helvétia. Tout se passa dans la meilleure ambiance dans les magnifiques ombrages du Casino. A ce sujet, disons pour compléter qu’en assemblée générale du 2 février 1930, la Lyre de Conthey, dans un geste amical, céda son tour d’organisation à Isérables pour le festival de 1931 qui avait renoncé en 1927, fait digne de nos collègues de Conthey et qu’il convenait de relever.